Section 2.1 Longueur d'intervalles et approximation par des intervalles
Pour mener à bien ce programme, on part de ce qu'on connaît: les longueurs d'intervalles. Pour un intervalle ouvert \(I \subset \mathbb R\text{,}\) on définit sa longueur, sans grande surprise, par
Il semble également raisonnable que la longueur d'une union disjointe d'intervalles soit la somme de la longueur des intervalles. Par exemple, la longueur de \(\lbb 2,3\rbb \cup\lbb 4,6\rbb \) est \(1+2=3\text{.}\) De plus, si un sous-ensemble de \(\mathbb R\) est inclus dans un autre, on est en droit de s'attendre à ce que la longueur du premier soit majorée par celle du deuxième.
De là, si \(A\) est une partie de \(\mathbb R\text{,}\) et \((I_n)_n\) une suite d'intervalles telle que \(A \subset \bigcup_n I_n\text{,}\) alors la mesure de \(A\) devrait être plus petite que la somme des \(\ell(I_n)\text{,}\) et en "resserrant" les intervalles autour de \(A\text{,}\) on devrait approcher d'une mesure raisonnable pour \(A\text{.}\)
C'est ce qui inspire la définition suivante:
Définition 2.1.1. (Mesure extérieure).
La mesure extérieure \(|A|\) d'une partie \(A\subset \mathbb R\) est définie par
Remarque 2.1.2.
La somme \(\sum \ell(I_n)\) est éventuellement infinie. La mesure extérieure définit ainsi une fonction \(\mathcal P(\mathbb R)\rightarrow \rbb 0,\infty\lbb \text{.}\)