Chapitre 10 Introduction aux espaces de Sobolev
On considère l'espace mesuré \((\rbb -1,1\lbb ,\mathscr B(\rbb -1,1\lbb ),\lambda)\) où \(\mathscr B(\rbb -1,1\lbb )\) est l'ensemble des boréliens de \(\rbb -1,1\lbb \) et \(\lambda\) est la mesure de Lebesgue.
On rappelle que sur l'ensemble
on définit
Soit \(g\in \mathcal L^2(\rbb -1,1\lbb )\text{.}\) Alors, \(g\) est intégrable sur \(\rbb -1,1\lbb \text{:}\)
Preuve.
Insérer preuve !
Mais alors, pour tout \(x\in \rbb -1,1\lbb \text{,}\) \(g\) est intégrable sur \(\rbb -1,x\lbb \subset \rbb -1,1\lbb \text{,}\) ce qui nous permet de définir la fonction:
De plus, cette fonction est continue sur \(\rbb -1,1\lbb \text{:}\)
Preuve.
Insérer preuve !
On va s'intéresser à l'ensemble de toutes les fonctions qu'on peut obtenir ainsi:
Chaque fonction de \(H^1(\rbb -1,1\lbb )\) est donc donnée par un couple \((\alpha,g)\in\R\times L^2(\rbb -1,1\lbb )\text{.}\) Ce couple est "presque" unique, dans le sens où, si \(f\in E\) est donnée par deux couples \((\alpha,g)\) et par \((\tilde \alpha, \tilde g)\text{,}\) alors :
Ce résultat est peu surprenant, et pourtant, il n'est pas si facile à prouver!
Preuve.
Pour ce dernier point, on remarquera que, pour tous \(x,y\in \rbb -1,1\lbb \text{,}\)
Insérer preuve !
De plus, si \(f\in E\) est \(\mathscr C^1\text{,}\) alors l'une des fonctions \(g\in \mathcal L^2(\rbb -1,1\lbb )\) correspondantes est \(f'\text{:}\)
Preuve.
Insérer preuve !
Par abus de langage, on dit donc parfois que, pour \(f\in E\text{,}\) les fonctions \(g\in \mathcal L^2(\rbb -1,1\lbb )\) correspondantes sont des dérivées "faibles" de \(f\text{.}\)
Exemple 10.0.1. Dérivée faible de la valeur absolue.
Par exemple, \(f(x)=|x|\) appartient à \(E\text{,}\) et une dérivée faible de \(f\) est donnée par la fonction
(mais ce n'est pas la seule !)
L'ensemble \(E\) est un espace vectoriel, et pour \(f\in E\text{,}\) l'application
où \(g\) est une dérivée faible de \(f\) est bien définie (autrement dit, elle ne dépend pas de quelle dérivée faible on choisit). De plus, elle définit une norme sur \(E\text{.}\)
Preuve.
Insérer preuve !
On utilise généralement une autre norme sur l'espace vectoriel \(\mathscr C^0(\rbb -1,1\lbb )\text{:}\) la norme \(\|f\|_\infty = \sup_{x\in\rbb -1,1\lbb } |f(x)|\text{.}\) On a l'inégalité suivante: il existe une constante \(C>0\) telle que, pour toute fonction \(f \in \mathscr C^0(\rbb -1,1\lbb )\text{,}\) on a
Preuve.
Pour le montrer, on utilise le fait qu'il existe \(x_{\min}\in\rbb -1,1\lbb \) tel que, pour tout \(x\in \rbb -1,1\lbb \text{,}\) \(f(x)\geq f(x_{min})\text{.}\) De là, on remarque que, pour tout \(x\in\rbb -1,1\lbb \text{,}\) on peut écrire \(f(x)\) sous la forme
où \(g\) est une dérivée faible de \(f\text{.}\)
Insérer preuve !
Cette inégalité permet de démontrer que l'espace vectoriel \(E\) est complet. C'est donc un espace de Banach.
Preuve.
en procédant comme ici: \url{http://carolinevernier.website/pretext_exemples_banach/ex8p32.html}
Insérer preuve !
En fait, c'est encore mieux: pour \(f_1,f_2 \in E\text{,}\) posons
où \(g_1,g_2\) sont des dérivées faibles de \(f_1\) et \(f_2\) respectivement. A nouveau, on vérifie que cette application est bien définie sur \(E\times E\text{,}\) et c'est un produit scalaire sur \(E\text{.}\) La norme associée est \(N\text{,}\) et \(E\) est donc un espace de Hilbert.